Paralysé médullaire à la suite d'un plongeon

Chaque été, des jeunes se blessent en faisant un plongeon dans l’eau peu profonde. Les conséquences sont souvent graves et peuvent se solder par une tétraplégie. Au cours des neuf dernières années, le CSP a traité plus de 40 jeunes hommes suite à un accident de baignade. Chaque rééducation dure plusieurs mois. « Chaque cas est un de trop. Contrairement à une paraplégie, les bras sont aussi touchés lors d’une tétraplégie », explique Anke Scheel-Sailer, médecin adjointe Paraplégiologie.

Généralement jeunes, ces hommes font leur première rééducation souvent au Centre suisse des paraplégiques (CSP) à Nottwil. Quant aux accidents de sport, les plongeons sont parmi les causes les plus fréquentes d’une paralysie médullaire chez les personnes en première rééducation au CSP. Au cours des deux dernières années, le CSP a enregistré une hausse de patient-es paralysé-es médullaires suite à un accident de baignade. Les personnes touchées passent entre huit et douze mois en rééducation à Nottwil. Elles réapprennent à respirer, manger, se déplacer en fauteuil roulant, accepter et gérer leur vie en tant que tétraplégiques.

L’un d’entre eux est Anton Mityukov. En été 2013, Anton passe l’après-midi dans un parc au bord du lac à Genève avec plusieurs amis. Le jeune homme de 25 ans, tout juste sorti de son service militaire, multiplie les sauts depuis la rive. Mais son dernier plongeon tourne mal. Une fois dans l’eau, il sent que son corps ne réagit plus et l’entraine vers le fond. Paniqué, il parvient à remonter à la surface en ne bougeant que la tête et à appeler ses amis à l’aide. Il est emmené en urgence aux HUG et y subit une opération avant d’être transféré quelques jours plus tard aux soins intensifs du CSP. Anton y est diagnostiqué tétraplégique incomplet et entame alors une longue rééducation de 10 mois à l’issue de laquelle il retrouvera une partie seulement de son autonomie. Il fait aujourd’hui partie de l’équipe nationale de rugby en fauteuil roulant.

Chaque accident de baignade est un de trop. C’est aussi l’avis de la Société suisse de sauvetage (SSS). «Pour éviter certains accidents, il suffit de ne pas sauter dans de l’eau trouble ou inconnue», dit Philipp Binaghi, responsable de communication de la SSS. Pour sensibiliser les jeunes, la SSS réalise également cette année une grande campagne de prévention à propos de la sécurité dans l’eau.