
La campagne publicitaire taillée pour la Suisse romande
Accueillir le tournage: Le quartier du Flon à Lausanne
Les paraplégiques occupent l’espace public
Incontournable en Suisse alémanique, la Fondation suisse pour paraplégiques est moins connue en Romandie. Pour augmenter sa notoriété en Romandie, la Fondation suisse pour paraplégiques a conçu une campagne dans laquelle les personnes paralysées médullaires occupent l’espace public.
Texte: Guillaume Roud
Photos: Karin Schmutz
Depuis sa création en 1975, la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) compte proportionnellement moins de membres en Suisse romande qu’en Suisse alémanique, car elle est moins connue du côté romand. « Nous nous sommes aperçus que notre mode de pensée et notre approche alémanique ne pouvaient pas être transposés à l’identique sur le territoire romand », explique Karin Schmutz, chargée du projet. Cette situation particulière nécessitait une communication sur mesure pour atteindre les objectifs de la fondation.
Cela peut arriver à tous
L’idée directrice de cette campagne a été développée en partenariat avec l’agence de communication Contexta, à savoir de présenter un monde peuplé de personnes en fauteuil roulant, avec un message clair et impactant : « Cela peut arriver à toutes et tous. » Toute personne peut être frappée de paralysie médullaire au cours de sa vie, nous sommes donc toutes et tous concernés. Un sous-titre vient résumer la raison d’être de la Fondation en quelques mots : « Nous aidons les paraplégiques à reprendre le cours de leur vie ».
La direction de la campagne étant définie, restait à lui donner vie. Le quartier emblématique du Flon à Lausanne, d’habitude très fréquenté par les piétons, a été choisi pour accueillir le tournage, et la recherche de protagonistes issu-es de toute la Romandie a débuté. Le soutien de plusieurs Clubs en fauteuil roulant locaux s’est avéré précieux. Malgré des délais courts, 26 participants – pour la plupart para ou tétraplégiques et tous dépendants d’un fauteuil roulant – ont donné de leur temps pour prendre part à l’action de la FSP.
Quartier du Flon à Lausanne
Le 15 août dernier, les participants et participants ont répondu présent-es et sont venu-es peupler une terrasse de fauteuils roulants — serveur compris, joué par Alain Guex. Karin Schmutz leur témoigne sa reconnaissance : « J’ai été très touchée par l’effort que chaque personne a fourni pour participer au tournage. L’engagement et la motivation exemplaires des participant-es ont vraiment contribué à rendre cette journée parfaite. Leurs nombreuses touches d’humour nous ont également offert de savoureux éclats de rire. »
« Une journée formidable avec des gens incroyables »
Tout le monde s’est retrouvé dans la bonne humeur, malgré un soleil de plomb. « En proie à des douleurs chroniques, un participant m’a demandé s’il était possible de partir plus tôt. L’échange avec d’autres personnes lui a été si précieux qu’il est finalement resté au-delà du tournage, et reparti plus positif que jamais », raconte Karin.

Le quartier emblématique du Flon à Lausanne, d’habitude très fréquenté par les piétons, a été choisi pour accueillir le tournage, et la recherche de protagonistes issus de toute la Romandie a débuté.
Un esprit de solidarité
On retrouve Alain Guex et Samira Peitrequin sur le visuel de campagne avec Louka Réal, joueur de basketball en chaise connu. Bien que n’étant pas eux-mêmes paralysés médullaires mais partiellement dépendants du fauteuil roulant, Alain et Samira ont tenu à prendre part à cette campagne par solidarité. « L’idée que tous les protagonistes soient handicapés m’a tout de suite parlé. Cette belle initiative va aider à sensibiliser les gens et je souhaitais y participer », explique Samira, qui a dû être amputée de la jambe gauche à l’âge de huit ans suite à un cancer des os.
« L’idée que tous les protagonistes soient handicapés m’a tout de suite parlé. Cette belle initiative va aider à sensibiliser les gens et je souhaitais y participer. » Samira
Pour Alain, diagnostiqué de sclérose en plaque à l’adolescence, c’est notamment le slogan qui l’a convaincu : « Une paralysie médullaire peut en effet arriver à tout un chacun, à cause d’un accident mais aussi d’une maladie. J’ai passé des semaines de rééducation avec des para et tétraplégiques et je me sens proche d’eux. » Un souvenir en particulier l’a marqué lors du tournage : « Pour une scène en vidéo, le réalisateur devait pousser ma chaise pour que je roule jusqu’à la table avec un café sur un plateau. À la troisième prise, je suis arrivé si vite que j’ai crié “chaud, chaud, chaud !” et le café s’est renversé sur la table. Louka et Samira ont éclaté de rire, puis tout le monde s’est marré. À partir de là, on m’a donné une tasse vide pour éviter les accidents. »
Mais ce sont avant tout l’ambiance et les relations humaines qui ont plu à Alain : « J’ai passé une journée formidable avec des gens incroyables. » Il regrette seulement de n’avoir pu parler avec tout le monde tant la journée lui a semblé passer vite. Samira ajoute : « J’ai fait de belles rencontres. Les gens étaient contents d’être là et se livraient sans tabou. Il y avait un esprit de groupe et de solidarité, sans distinction entre paraplégiques ou non. »
Une campagne faite pour durer
Depuis le mois d’octobre et jusqu’à fin décembre, la campagne sera présente sur des affiches dans de nombreuses villes de Suisse romande ainsi que sur divers médias en ligne et sur les écrans de transports publics. « Cette campagne est appelée à durer dans les années à venir. Après une phase de test, ses résultats seront évalués et nous pourrons ajuster la diffusion en conséquence », explique Karin Schmutz. Gageons que son succès permettra de mieux sensibiliser les Romandes et Romands à l’engagement entrepris par la Fondation suisse pour paraplégiques en faveur des personnes touchées.
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En Suisse, un jour sur deux, une personne subit une lésion médullaire et devient paralysée médullaire.
Une paralysie médullaire est lourde de conséquences en termes de coûts, par exemple pour la transformation de la voiture ou de l’appartement. Adhérez donc à l’Association des bienfaiteurs la Fondation suisse pour paraplégiques, pour recevoir 250'000 francs en cas de coup dur.
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