Je voyage de façon autonome, même à l’étranger.

auteur : Daniel Rickenbacher

J’adore voyager, que ce soit pour découvrir d’autres villes ou passer du temps au bord de la mer. Je ne sais pas si on peut vraiment parler de voyages, mais je pars de temps en temps. Et souvent, je fais aussi des excursions en Suisse.

Cette année, le nouveau train du Pilate a été inauguré, à ma plus grande joie. J’étais très curieux de voir si le train était vraiment accessible en fauteuil roulant. Les collaboratrices et collaborateurs étaient très serviables. Le compartiment accessible en fauteuil roulant se trouvait tout en bas du train, mais celui-ci n’était pas encore sans obstacle lors de mon premier trajet. L’espace entre le quai et le train était si grand que les employé-es ont dû tenir mes roues avant pour qu’elles ne tombent pas dans le trou. J’ai dit poliment au chauffeur « Le train est très bien et il est construit de façon judicieuse, mais il serait utile d’avoir une rampe. » Deux semaines après, je suis retourné au Pilate. Lorsque j’ai vu la rampe, j’ai été vraiment heureux. Les nouveaux trains du Pilate et du Rigi ainsi que certains funiculaires sont depuis peu accessibles facilement en fauteuil roulant et j’en suis très reconnaissant.

Début août, je suis parti un peu plus loin. Je voulais rendre visite à une amie et à sa famille en Suède. Comme ils se trouvaient déjà là-bas, j’ai relevé le défi de me rendre pour la première fois seul à Göteborg. Oui, j’ai réussi à m’y rendre seul. J’ai dû organiser de nombreux points au préalable avec mes assistant-es. Cela n’a notamment pas été facile de trouver un bon appartement ou logement accessible sans obstacle. De plus, celui-ci devait disposer d’un emplacement pouvant accueillir le camping-car de mon amie et de sa famille.  Nous en avons finalement trouvé un après des heures de recherches. Il fallait ensuite voir si je pouvais prendre l’avion seul et si oui, comment je devais m’organiser. Je me suis informé et j’ai réservé un vol avec assistance à l’aéroport.

Puis, le moment est enfin arrivé ! Une assistante m’a accompagné à l’aéroport de Zurich. Avant le contrôle de sécurité, l’assistance de l’aéroport a pris le relais. J’étais quand même un peu nerveux. L’équipe d’assistance de l’aéroport m’a accompagné jusqu’à l’avion. Mon fauteuil roulant électrique a été embarqué en soute. Lorsque j’étais installé, l’équipe d’assistance est descendue. Je me suis donc retrouvé seul, sans aide. »

À Göteborg, j’ai attendu que tous les passagers soient descendus. Deux auxiliaires de l’aéroport sont alors venus me chercher avec un petit fauteuil roulant pouvant passer dans l’étroit couloir de l’avion. Ils ne parlaient pas l’allemand. J’avais le choix entre le suédois et l’anglais. J’ai donc réglé mon appareil de communication et fait de mon mieux pour parler en anglais. Puis est arrivé le moment fatidique où j’allais découvrir si mon fauteuil roulant électrique m’avait bien suivi. Depuis que celui-ci est tombé lors de son chargement dans l’avion en 2019 et qu’il a ainsi été fortement endommagé, j’ai une certaine appréhension à chaque vol. Ce n’est que lorsque je retrouve mon fauteuil que je suis totalement rassuré. Mais c’est une autre histoire.

Bien arrivé à Göteborg, j’ai passé deux belles semaines avec mon amie et sa famille. J’ai été surtout impressionné par la nature magnifique et les vastes étendues qui paraissent infinies.

C’était la première fois que je me rendais seul en avion dans un pays étranger et tout a bien fonctionné.

J’ai donc franchi une nouvelle barrière apparente de mon handicap.  Je vis pleinement ma vie jusqu’aux confins de mes limitations physiques ! Je ne sais pas exactement où la barrière se situe, mais je me réjouis de sans cesse la repousser.

Bonjour à tous

Je m'appelle Daniel Rickenbacher et je suis l'auteur de ce blog. Je publie ici régulièrement des récits sur ma vie pas tout à fait quotidienne. Je suis né en 1993 et, en raison d’un manque d’oxygène à ma naissance, je vis avec une parésie cérébrale (PC). J'ai grandi dans l'Illgau (canton de Schwyz) et je vis maintenant dans mon propre appartement à Alpnach Dorf. L'autodétermination et l'indépendance ne vont pas de soi dans ma vie quotidienne. Mais c'est pour cela que je me bats, jour après jour.